Page:Montaigne - Journal du Voyage en Italie, 1774, vol1.djvu/71

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
lvii
Préliminaire.

cette langue capable ; & voilà ce qui le fait lire avec tant d’attrait.

On voit preſque toujours ſa penſée dans ſa naïveté pure & primitive ; elle n’eſt point offuſquée de langage, ou le voile eſt ſi transparent, qu’elle ne perd rien de ſa force. Notre langue lui doit quelques mots fort expreſſifs qu’elle a conſervés, tels qu’enjouement, enjoué, enfantillage, aménité peut-être, & d’autres[1].

  1. On auroit pu ſans doute en conſerver davantage, ainſi que d’Amyot, & de quelques autres Ecrivains du ſeizième ſiécle ; ils auroient enrichi la langue, & ceux qu’on leur a ſubſtitués, comme des équivalens, ont beaucoup moins de force ou d’expreſſion, ſans être plus doux, &c. Mais on