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ET DE JEAN-JACQUES ROUSSEAU

Rousseau doit se tromper. Il existe dans les papiers de la famille des lettres de ce genre, mais aucune de ces deux dames.

Je demandai cinquante louis d’appointement ce qui était bien peu dans une place où l’on est obligé de figurer. Il ne voulut me donner que cent pistoles et que je fisse le voyage à mes frais.

Ce passage est complètement inexact. C’est l’abbé Alary qui avait directement traité la question des appointements avec Jean-Jacques lui-même, sans que l’ambassadeur ni sa famille s’en fussent mêlés. L’auteur avait du reste parfaitement accepté les conditions de l’abbé. En voici la preuve. Le chevalier de Montaigu écrivait, le 26 juin 1743, à son frère l’ambassadeur. « Je viens de voir dans le moment le sieur Rousseau que l’on t’avait proposé pour secrétaire, que M. l’abbé Alary a envoyé à me voir ; j’en ai bonne opinion sur sa physionomie et son maintien. Il me parait déterminé à t’aller trouver, cependant il demande trois ou quatre jours pour rendre une réponse précise, et quinze jours pour l’arrangement de ses affaires avant de partir… À l’égard des conditions, ma sœur luy a offert mille livres et un valet pour le servir, et il a eu de la peine à s’en contenter, en me disant cependant que M. l’abbé Allary avait fixé ses appointements à cette somme, lorsqu’il avait