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DÉMÊLÉS DU COMTE DE MONTAIGU

Rousseau est dans l’erreur. Follau n’alla pas jusqu’à Venise. Plusieurs lettres du chevalier de Montaigu à son frère attestent qu’il fut renvoyé avant le terme du voyage.

Il fut congédié à Chambéry. Dans une lettre du 26 juin 1743, le chevalier de Montaigu écrivait à son frère : « Ma sœur m’apprends que tu as été obligé de renvoyer ton secrétaire ; cela ne laisse pas d’être désagréable et embarrassant pour toy, mais il vaut encore mieux qu’il n’ait pas été jusqu’à Venise. »

Peu de temps après, Follau, soupçonné de contrebande[1], était arrêté à Turin. Une autre lettre du chevalier de Montaigu prouve que son frère l’ambassadeur s’en était défait à Chambéry : « J’ay vu le beau-frère de Folleau (sic), qui est chez le roi, et à qui j’ay appris cette séparation avec les circonstances qui l’avoient occasionné, en luy promettant de n’en point parler ; il a été touché de cet événement, et des raisons que je luy ay donné, que je ne laisseray pas ignorer à M. Duparcq quand je le verray. Le sieur Folleau n’en a rien mandé à sa famille, qui ne saurait te rien imputer, et je te trouve heureux encore de t’en être défait à Chambéry[2]. »

En résumé, le comte de Montaigu avait accepté Follau parce que, sur la recommandation de du Parcq, il l’avait cru honnête homme. Il le congédia,

  1. Lettre du chevalier de Montaigu à son frère, 17 août 1743.
  2. Ibid., juillet 1743.