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DÉMÊLÉS DU COMTE DE MONTAIGU

Il y a deux versions sur le cas de ce capitaine.

Dans sa réponse à l’ambassadeur, le Sénat prétendit qu’une barque esclavone avait été mise en péril par une tempête. L’équipage du bateau français ne voulut pas secourir le navire en péril ; de là une dispute et des voies de fait.

La version contraire est celle que Rousseau mit dans son mémoire[1].

Plusieurs matelots français furent malmenés et blessés. D’après Jean-Jacques, le comte de Montaigu aurait dédaigné de donner suite à cet incident, ce qui est complètement faux. Le comte de Montaigu écrivit deux lettres explicatives, l’une à La Porte du Theil[2], l’autre au comte de Saint-Florentin[3], ministre de la marine par intérim. Rousseau prétend avoir fait observer à son chef qu’il était opportun de présenter un mémoire au Sénat, et il ne se rappelle pas qu’il y a été autorisé. On n’est guère habitué à rencontrer de telles précautions oratoires sous sa plume. Il a réellement rédigé ce mémoire sans faire de grands frais d’inspiration, car il s’est contenté de copier une note communiquée à l’ambassade par le capitaine Olivet et son second[4].

  1. Réponse du Sénat à l’ambassadeur.
  2. Lettre du comte de Montaigu à La Porte du Theil, le 11 juillet 1744.
  3. Lettre du comte de Montaigu au comte de Saint-Florentin, le 11 juillet 1744.
  4. Voir le texte de J.-J. Rousseau et le texte de la note du capitaine, p. 58, 59 et 60.