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et de jean-jacques rousseau

le comte de Castellane, ambassadeur à Constantinople, comme avec le marquis de l’Hôpital, quoique en chose moins importante. Comme il n’y avait point d’autre poste pour Constantinople que les courriers que le Sénat envoyait de temps en temps à son bayle, on donnait avis du départ de ces courriers à l’ambassadeur de France…

Cet avis venait d’ordinaire un jour ou deux à l’avance : mais on faisait si peu de cas de M. de Montaigu qu’on se contentait d’envoyer chez lui pour la forme, une heure ou deux avant le départ du courrier ; ce qui me mit plusieurs fois dans le cas de faire la dépêche en son absence.

Il est inutile d’insister sur les motifs du changement d’attitude du comte de Montaigu à l’égard de son secrétaire. Rousseau va les développer, quelques lignes plus tard avec humeur, et l’ambassadeur lui répondra à sa façon dans la correspondance avec l’abbé Alary.

La cause véritable de cette brouille apparaît clairement : c’est la mauvaise humeur du secrétaire provenant de sa profonde déception. Prétendre appartenir à la diplomatie et n’être en fait que le premier domestique d’un ambassadeur doit inspirer un vif dépit. C’est l’explication de toutes les récriminations de Rousseau contre son premier protecteur.