Page:Montaigu - Démêlés du Comte de Montaigu, 1904.djvu/82

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
62
démêlés du comte de montaigu

les tourner en bulletin ; mais lorsqu’il s’agissait d’affaires qui regardaient le service du roi, il fallait bien que quelqu’un signât, et je signais. J’en usai ainsi pour un avis important que nous venions de recevoir de M. Vincent, chargé des affaires du roi à Vienne. C’était dans le temps que le prince de Lobkowitz marchait à Naples et que le comte de Gages fit cette mémorable retraite, la plus belle manœuvre de guerre de tout le siècle et dont l’Europe a trop peu parlé. L’avis portait qu’un homme dont M. Vincent nous envoyait le signalement partait de Vienne, et devait passer à Venise, allant furtivement dans l’Abbruzze, chargé d’y faire soulever le peuple à l’approche des Autrichiens. En l’absence de M. le comte de Montaigu, qui ne s’intéressait à rien, je fis passer à M. le marquis de l’Hôpital cet avis si à propos, que c’est peut-être à ce pauvre Jean-Jacques si bafoué que la maison de Bourbon doit la conservation du royaume de Naples.

Le marquis de l’Hôpital, en remerciant son collègue comme il était juste, lui parla de son secrétaire et du service qu’il venait de rendre à la cause commune… J’avais été dans le cas d’en user avec