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démêlés du comte de montaigu

serie de sapin, par l’unique raison qu’à Paris les appartements sont ainsi boisés.

Rousseau veut parler évidemment du palais de l’ambassade, qui était situé sur le canal Regio, alimenté par les eaux de la Brenta. C’était, en effet, un fort beau palais, œuvre de l’architecte vénitien Longhena, résidence de Querini ; et c’est le consul Le Blond qui avait négocié, traité et conclu le bail de l’ambassadeur. Le Blond insista d’autant plus auprès du comte en faveur de ce palais que le propriétaire lui avait promis cent ducats si le marché était accepté. Là encore, le consul fit une excellente affaire, car le noble Querini, bien qu’ayant majoré d’autant le prix de la location, eut à supporter des réparations onéreuses, et de son côté l’ambassadeur ne put pas s’installer avant la fin d’août. Quant aux fautes de goût de l’ambassadeur, elles sont indiscutables. Mais dans un temps où l’on revêtait de marbre les piliers de Notre-Dame, on pouvait revêtir de boiserie les murailles du palais Querini : le crime était moins grand.

Voilà quel était l’homme qui, toujours par le même motif peut-être, me prit en grippe, uniquement sur ce que je le servais fidèlement. J’endurai patiemment ses dédains, sa brutalité, ses mauvais traitements, tant qu’en y voyant de l’humeur je crus n’y pas voir de la haine ; mais dès que je vis