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et de jean-jacques rousseau

appointements ; et quand je lui demandais de l’argent, il me parlait de son estime et de sa confiance, comme si elle eût dû remplir ma bourse et pourvoir à tout…


(Voir la lettre du comte de Montaigu à l’abbé Alary, page 73) Ajoutez que le comte ne pouvait pas donner à Rousseau ce qu’il n’avait pas, puisqu’on lui devait dix mois d’appointements et un semestre de ports de lettres, soit en tout de 40 à 50.000 francs[1]. Cette détresse était donc imputable au gouvernement français et non au comte de Montaigu[2].


Ces deux bandits finirent par faire tourner tout à fait la tête à leur maître, qui ne l’avait déjà pas droite, et le ruinaient dans un brocantage continuel par des marchés de dupe, qu’ils lui persuadaient être des marchés d’escroc. Ils lui firent louer sur la Brenta un palazzo le double de sa valeur, dont ils partagèrent le surplus avec le propriétaire.

Les appartements en étaient incrustés en mosaïque et garnis de colonnes et de pilastres de très beaux marbres à la mode du pays. M. de Montaigu fit superbement masquer tout cela d’une boi-

  1. Voir plus haut.
  2. Ibid.