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Page:Montalembert - Du devoir des catholiques dans la question de la liberté d’enseignement.djvu/20

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Je ne parle ici que des erreurs les plus habituelles et les plus inoffensives : je me tais sur les sacrilèges, sur les dérisions, sur les habitudes immondes, sur cette froide et précoce corruption qui déprave l’esprit avant même que les sens n’aient révélé leurs impérieux instincts : je me tais sur tant d’odieux ouvrages déversés par l’enfance sur tout ce que l’humanité a jusqu’à présent le plus révéré. Nous ne le savons que trop bien, nous tous, chrétiens, qui avons eu le malheur de passer par les mains de l’Université, et le bonheur d’en sortir sans y laisser notre foi.

Tout cela, je le répète, comme l’état religieux et moral de la France qui en résulte, peut être profondément indifférent ou même agréable aux philosophes, aux politiques, aux gens soi disant éclairés, aux incrédules de toutes les nuances ; mais aux yeux de tous les catholiques conséquents et simples, de tous ceux qui ont appris dans leur catéchisme, d’où ils viennent, où ils vont, et ce que coûte une âme rachetée par le sang d’un Dieu, sous un pareil système l’oppression et l’hypocrisie sont égales et au comble.

Comme l’a dit avec une parfaite justesse l’éloquent et courageux évêque de Chartres : « Il est incroyable qu’après les preuves actuelles, flagrantes, incomparables par leur force et leur évidence, de l’esprit antichrétien et anticatholique que l’Université communique à ses élèves,