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Page:Montalembert - Du devoir des catholiques dans la question de la liberté d’enseignement.djvu/22

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gion, c’est un devoir impérieux pour les catholiques, ET ILS NE PEUVENT L’ACCOMPLIR QU’EN OBTENANT LA DESTRUCTION DU MONOPOLE DE L’UNIVERSITÉ.

Faut-il, au risque de revenir sur une distinction tant de fois rabattue, rappeler qu’il s’agit pour nous de la destruction du monopole, et non de la destruction de l’Université elle-même ? Oui, il le faut, car sur ce point la mauvaise foi de nos adversaires est loin d’être corrigée. Ce n’est pas à coup sûr que l’existence de l’Université sans monopole puisse nous inspirer une sympathie ou une confiance quelconque. Fût-elle même sous la haute direction d’une pensée catholique, il faudrait être bien aveugle pour en espérer le salut du pays. Le gouvernement des Bourbons a témérairement essayé d’imprimer à l’Université cette tendance ; et ce fut peut-être la plus éclatante et la plus funeste de ses défaites. Le gouvernement de Juillet y échouerait également, si cette pensée pouvait lui venir : il lui serait possible assurément de rendre le mal moins flagrant et moins dévastateur ; mais transformer le mal en bien, c’est un miracle qu’il n’est pas donné aux hommes de notre temps d’accomplir. Toutefois, Cette institution, quelque funeste qu’elle soit, a été adoptée par l’État, et maintenue par lui à travers les changements de dynastie et les révolutions. Cela constitue en faveur de l’Université non seulement un fait, mais une espèce de droit. L’État a la faculté, légalement et politiquement du moins, de mainte-