Aller au contenu

Page:Montalembert - Du devoir des catholiques dans la question de la liberté d’enseignement.djvu/44

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
40

Nous irons même plus loin, et nous dirons que si l’Église de France avait le malheur d’en être réduite à cette alternative, il vaudrait mieux pour son honneur, qu’elle fût restée liée au légitimisme que de subir la position qu’on lui offre, mais que, heureusement, elle n’acceptera jamais. Non, elle n’aura pas secoué le joug traditionnel d’une solidarité scellée par tant de splendeurs et tant de calamités qui lui ont été communes avec l’ancienne dynastie ; elle n’aura pas résisté en face au glorieux despotisme de l’empire, pour aller ramasser, dans les bas-fonds de la politique actuelle, je ne sais quels ignobles liens préparés par les mains de ceux qui ne voient dans la religion qu’un instrument de gouvernement. Non, la France est encore trop généreuse pour que ce soit là le sort réservé à ses citoyens catholiques ; il n’y a que des hypocrites qui pourpraient nous y condamner, il n’y a que des lâches qui pourraient le subir.


XI


Nous sommes loin d’avoir épuisé la série des arguments qui établissent en général une opposition radicale entre les intérêts et les droits du catholicisme d’une part, et les prétentions de l’Université de l’autre. Mais il convient d’entrer dans l’examen des circonstances spéciales où se trouve en ce