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rage et d’opportunité par M. de Carné. On y a vu que, sur cette grande question, si essentiellement sociale et morale, beaucoup d’esprits sincères et indépendants savaient s’affranchir des engagements ordinaires de leur position politique. Tandis que les vieux préjugés voltairiens, les vieux épouvantails du parti-prêtre et du jésuitisme, ont été exploités, comme on pouvait s’y attendre, par les orateurs de la vieille gauche, comme MM. Stourm et Lestiboudois, par ceux de la cour, comme M. Liadières, par la haine jalouse de certains légistes, comme MM. Chegaray et Philippe Dupin, on a vu les promesses de la Charte et les garanties que la religion demande à la liberté seule, généreusement réclamées par de hauts fonctionnaires, comme MM. de Golbéry, Baude et Janvier, et par des membres sincères et vraiment libéraux de l’opposition, comme MM. de Tracy, de Corcelles, Larabit, etc. Tous les orateurs du parti légitimiste ont plaidé pour la liberté. Dans cette dernière circonstance, nous ne saurions dissimuler qu’il n’y ait un motif d’embarras et un obstacle possible au succès prochain de notre cause. L’un des principaux arguments qu’emploient les défenseurs du monopole, et le plus populaire de tous au sein des masses ignorantes qu’ils égarent, est de représenter l’éducation religieuse comme un acheminement au retour de la dynastie qui a cessé de régner en 1830. Les hommes qui ne craignent pas d’attribuer l’opposition de M. de Tocqueville à un légitimiste