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Page:Montblanc - Le Japon, ses institutions, ses produits, ses relations avec l'Europe, 1867.pdf/38

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dentale, dont le concours loyal sera, pour les Japonais, une source de progrès véritable.

Ne nous endormons pas dans le premier sillon tracé ; ne nous arrêtons pas devant une portion d’un pays avec la volonté d’y voir le pays tout entier ; si nous voulons l’unité, laissons naître ce fait comme le résultat d’un équilibre naturel, mais ne nous obstinons pas à le voir avant qu’il ne se soit produit. Cette attitude légale et pacifique concilie l’intérêt japonais avec les intérêts industriels et commerciaux de l’Occident. C’est la seule politique que nous ayons suivre ; elle se résume ainsi : Constamment grandir notre action pacifique, en considérant le premier pas de notre diplomatie comme le début d’une politique libérale et non comme le fait accompli d’une politique d’exclusion.

De tout ce qui précède, il résulte que le peuple japonais se sépare des autres peuples d’Orient par son activité autonome, sa vitalité sociale, son intelligence à comprendre les progrès de notre civilisation et par son désir d’assimiler ces progrès. Du travail précédent, il résulte encore que le Japon possède de puissants éléments de production et d’échange, à la mise en valeur desquels l’Europe peut prendre une large part. La voie précise de l’intérêt européen se montre nettement définie dans la culture pacifique de ces forces, et aidant l’action locale et en respectant son autonomie puissante, loin d’entraîner cette évolution naturelle par une politique exclusive pleine d’interventions injustes et périlleuses. Cette ligne politique la plus facile à poursuivre, est en même temps la seule qui sert les intérêts des deux civilisations. Notre intérêt nous convie à emploi fécond de notre activité ; le peuple japonais nous désire et nous ouvre la porte. Ne résistons pas à ce double intérêt pour le plaisir d’ouvrir, par la violence, une brèche a côté d’une porte qui nous est largement ouverte.