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JOURNAL DU MARQUIS DE MONTCALM

qui étoient dans le fond dévoués aux Anglois, comme les Hurons du Détroit. Il nous a aussi apporté des nouvelles de Niagara en date du 9. M. Pouchot, capitaine au régiment de Béarn, qui y commande, y est occupé à achever de mettre cette place en état, y faire des bâtiments civils et des magasins. Comme il est au milieu des nations sauvages, il en reçoit souvent des visites, et les fait traiter assez favorablement pour ce qui est de la traite, pour qu’ils n’aient pas regret à la prise de Chouaguen où les Anglois leur vendoient des marchandises. Les Mississagués ont formé neuf petits partis pour aller frapper sur l’Anglois ; il y en avoit un de retour le 9 avec une chevelure, et un de six Mississagués qui devoit partir le 10. On les envoie tous frapper vers le haut de la rivière de Chouaguen, et de là s’ils ne trouvent personne se rabattre sur Corlar. Les sauvages assurent toujours qu’ils ont brûlé tous les postes qu’ils avoient le long de la rivière de Chouaguen.

Les Loups ont rapporté quelques chevelures. Il est venu deux chefs des Loups de Canstoga en Pensylvanie qui n’avoient pas encore pris part à la querelle et qui ont accepté la hache.

La fin de la campagne fournit assez de malades pour un pays très sain. Les dames hospitalières de Montréal qui en ont soin, en ont été les victimes et en ont perdu plusieurs ; on compte que le froid dispersera les maladies.

Du 23 au 29 novembre 1756. — Les ambassadeurs des Cinq-Nations, au nombre de quarante, et avec les femmes et les enfants au nombre de cent, sont arrivés le 27 au soir. Ils ont demandé audience pour le 28 ;