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JOURNAL DU MARQUIS DE MONTCALM

l’heure a été donnée à trois heures après-midi. J’y ai été invité, au nom de M. le marquis de Vaudreuil, par le major de la place, et M. le chevalier de Lévis par l’aide-major. L’orateur a dit qu’ils n’étoient encore que les Onontagués et les Goyogouins ; qu’ils avoient avec eux des Chéroquis, nation d’auprès de la Caroline qu’ils avoient vaincue et à qui ils avoient permis de s’établir ; qu’ils attendoient leurs frères les Tsonnonthouans et les Onéyouts ; qu’alors ils parleroient des bonnes affaires. Ils ont fait les compliments accoutumés, parlé des colliers reçus du temps de M. le marquis de Vaudreuil ; qu’ils les rapportoient, mais qu’ils attendoient leurs frères pour les présenter. Ils ont parlé aussi d’une parole que le commandant de Cataracoui leur avoit donnée avec deux branches de porcelaine, et ils ont demandé une audience particulière pour demain 29 pour expliquer leurs réponses sur ces branches. Ils ont insinué modestement dans leur harangue qu’ils avoient été surpris de n’avoir pas été reçus avec les cérémonies ordinaires et qu’on n’eût pas été au-devant d’eux. M. le marquis de Vaudreuil a répondu par des compliments, des assurances de protection et de bienveillance qu’il seroit toujours prêt à les écouter, et qu’à l’égard du cérémonial qui n’avoit pas été observé, c’est parce qu’ils avoient demandé des vivres pour rester encore un jour au Sault-Saint-Louis, et qu’ils étoient arrivés tard et sans qu’on les attendît.

Les Cinq-Nations iroquoises sont les seuls sauvages reçus avec étiquette. On envoie l’interprète au-devant d’eux, qui leur présente des branches de porcelaine de la part du général ; on leur tire cinq coups de canon.