Page:Montcalm - Journal du marquis de Montcalm durant ses campagnes en Canada de 1756 à 1759.djvu/91

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
91
JOURNAL DU MARQUIS DE MONTCALM

pour se rendre aussi à la baie de Niaouré, le rendez-vous général que le marquis de Vaudreuil avoit réglé.

Il laissa à Frontenac, pour la sûreté de ce poste, une centaine d’hommes miliciens et quarante hommes de Béarn, avec des ordres relatifs à la subsistance. Ceux qu’il avoit donnés, le mirent en état de faire partir toutes ses troupes avec du pain et du biscuit jusqu’au 18 inclus. Il ordonna que les barques la Marquise de Vaudreuil et la Hurault, armées de vingt-huit pièces de canons, sortissent pour croiser jusque vers Chouaguen, afin de couvrir ses convois et observer si l’ennemi ne voudroit pas se porter à Niagara, où nous n’avons pu laisser qu’une garnison foible ; on étoit convenu de signaux de reconnoissance. La nécessité d’armer ces barques affaiblissoit cependant notre corps de troupes d’environ deux cents hommes. La première division ne put arriver à la baie de Niaouré, à cause du mauvais temps, que le 7 au matin. Le marquis de Montcalm qui étoit arrivé le 6 pour régler avec M. de Rigaud la marche que l’on devoit tenir pour se rendre à Chouaguen, tint le même jour un conseil avec les diverses nations, cérémonie nécessaire, et leur présenta, suivant l’usage, au nom du Roi, un collier pour les lier et les réunir d’intérêt pour le succès de la besogne. Le même jour on fit partir divers petits détachements avec quelques officiers ou cadets de la colonie, les sieurs de Langy, de Richerville, pour avoir des nouvelles des ennemis, savoir s’ils faisoient quelques mouvements et en arrêter, s’il étoit possible, les courriers que le commandant de Chouaguen pouvoit envoyer, en cas qu’il eût avis de la marche des François.