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HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ

Pépé voulait courir après elle pour l’embrasser, tellement il était transporté, mais Alcindor, dont il avait lâché la main, le reprit.

— Attends, dit-il.

Et il cria :

— Allons ! Hop ! hé, là-bas ! Au voleur ! Au voleur !

Un caniche s’élança dans l’arène. Il portait sur son dos un singe coiffé d’un chapeau à plume rouge, habillé comme un seigneur du temps de Louis XIII, avec un manteau de velours noir, qui avait un fusil en bandoulière et à la main une grosse bourse qu’il venait de voler. Il s’arrêta au milieu de la piste et passa, sa bourse au chien, qui la prit dans sa gueule et creusa, avec sa patte, dans la sciure de bois qui recouvrait le sol, un trou qu’il dissimula ensuite. Il avait à peine terminé sa besogne qu’un autre chien bondit sur la piste. Celui-là avait sur son dos un singe costumé en gendarme absolument moderne le chapeau galonné d’argent en bataille et le sabre à la main. Le premier chien se mit à courir en rond, poursuivi par l’autre.

Pépé ne se tenait pas de bonheur.

Se voyant près d’être atteint, le singe voleur se tourna du côté du singe gendarme, et, prenant son fusil, il l’ajusta et fit feu.

Il manqua le gendarme qui brandit son sabre et pressa sa monture. Alors, le voleur se voyant près d’être atteint chercha un refuge parmi les spectateurs. Le chien du voleur s’élança de rang en rang sur les genoux du bon public, le chien du gendarme suivit. Et ce fut des applaudissements et des éclats de rire sans fin, jusqu’à ce que le gendarme eut perdu la trace du voleur réfugié derrière les musiciens.