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HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ

Une activité plus grande se manifestait dans la maison de l’hivernage. On vérifiait la tente, les bancs, les accessoires ; on raccommodait les costumes, remplaçant par des neufs ceux qui étaient usés.

Les musiciens réengagés venaient chaque jour à Levallois-Perret et jouaient dans le manège. La troupe reprenait ses manœuvres d’ensemble, les répétitions avaient lieu en costume et Alcindor ne quittait pas des yeux ses artistes.

Pépé savait jongler et il était aussi fort que Moutonnet. Il régnait entre le chien et lui une grande intimité. Le brave caniche qui l’avait pris en affection dès son arrivée à la fête de Montmartre ne le quittait plus, et Pépé avait une telle amitié pour Moutonnet qu’il dormait parfois avec lui dans sa niche.

Margarita était obligée d’aller le chercher le soir pour qu’il ne passât pas la nuit sur la paille en tenant le chien dans ses bras, et, dès le matin, il retournait vers Moutonnet afin de le peigner, de le brosser et de le faire beau avant que le palefrenier chargé de la toilette du caniche n’y eût procédé.

— C’est étonnant, disait en riant Margarita à Alcindor ; je suis certaine que Moutonnet préfère Pépé à sa maman Margarita ; c’est un ingrat, ce Moutonnet.

— Les chiens aiment les enfants, dit Alcindor. Ils sont bons les uns et les autres.

Moutonnet était pour Pépé non seulement un ami, mais un modèle. Le caniche, habitué aux exercices, posait dans toutes les positions et dans une immobilité de statue. Alors on voyait Pépé, un carton sur ses genoux, son papier devant lui, son