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LE COMPÈRE DE MOUTONNET

— Ce que je souhaite, dit Alcindor, c’est que tu ne les rencontres jamais quand ils seront libérés, car ils te feraient probablement expier de les avoir fait pincer.

— Oh ! je ne les reverrai jamais, dit Pépé.

— Je l’espère, dit Alcindor. Allons, mes enfants, attention à la première ! Pépé tu vas te distinguer.

Pépé n’avait aucune anxiété. Quand il revit le cirque éclairé par son lustre, le public sur les banquettes, Alcindor au milieu de la piste, sa chambrière à la main, il lui sembla qu’il se replongeait dans l’élément où il avait l’habitude de vivre.

Il entra tenant la patte à Moutonnet et celui-ci commença par grimper à l’échelle ; une fois en haut, il sauta.

Pépé le regardait. Moutonnet aboya et, comme Pépé faisait mine de ne pas comprendre, le chien lui saisit la main, l’amena au pied de l’échelle et aboya en la lui montrant.

Pépé grimpa à l’échelle, mais arrivé en haut, il parut hésiter à sauter. Moutonnet aboya, le grondant. Le public riait.

— Il est moins brave que le chien, disaient les enfants.

Enfin Pépé sauta.

Moutonnet alla danser sur la corde, ce qu’il faisait fort gentiment, par petits bonds.

Quand il fut arrivé au bout, il revint chercher Pépé, lui montra la corde. Le public comprit alors que c’était le chien, qui faisait faire ses exercices à l’enfant. C’était nouveau, il s’amusa.

Pépé posa le pied sur la corde. Il chancela. Moutonnet gronda. Pépé avança d’un pas, le chien trottant à côté de lui.