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HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ

second trapèze auquel il se pendait afin que les cordes fussent tendues et la perpendiculaire absolue.

— Héhop ! faisait-il.

Pépé attirait fortement à lui le premier trapèze, puis il se lançait et imprimait à ce trapèze une longue oscillation qui le faisait presque toucher aux cintres.

Tout à coup on le voyait lâcher les mains, glisser, il restait suspendu par les jarrets, et claquant dans ses mains :

— Héhop ! criait-il à son tour.

Gig tirait violemment à lui le trapèze qu’il tenait et le lançait à la rencontre de celui sur lequel se trouvait Pépé.

L’enfant alors abandonnait le premier trapèze et, franchissant l’espace laissé vide entre les deux, il rattrapait le second avec ses mains, il lui imprimait un nouveau mouvement oscillatoire, puis il repassait de même sur le premier trapèze et revenait prendre sa place sur la plate-forme.

La première fois qu’il se lança, il n’attrapa le second trapèze que d’une main, tournoya et le lâcha. Gig, qui le suivait attentivement des yeux, le reçut dans ses bras.

D’exercice en exercice, Pépé s’enhardit, acquit plus de méthode, et bientôt il fit le Léotard avec une sûreté et une précision de mouvements qui ravit Gig et Alcindor.

— Il va avoir de fameux succès ! dit le patron.

Dans le cirque on était content de lui, tous, sauf une bonne bête, le caniche Moutonnet, auquel Margarita formait un nouveau camarade pour ses tours, Pépé étant devenu trop grand et devant bientôt devenir trop célèbre en s’envolant