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HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ

Munis de leurs vêtements, on les fit monter dans la chambrée où on les plaça côte à côte.

Ils commencèrent à se servir d’une gamelle dans laquelle on leur servit la viande après la soupe.

— Il faut se faire à tout, dit Édouard ; mais, dans quelques jours, j’espère qu’on nous laissera manger à la cantine ; ce ne sera peut-être pas beaucoup plus propre, mais ce ne sera pas plus mauvais.

Dès le lendemain, on leur fît endosser le pantalon de treillis, la blouse de toile, et ils allèrent panser les chevaux, relever leur litière, nettoyer l’écurie.

— Je suis habitué à soigner les chevaux, dit Pépé.

— Oui, moi aussi, dit Édouard ; mais quelle écurie ! C’est papa qui ne mettrait pas ici ses chevaux !

— Les sabots me font mal aux pieds, par exemple !

— C’est assez commode, dit Édouard. Si le cheval nous met son sabot sur le nôtre, nous pouvons retirer notre pied avant qu’il l’écrase.

Un jeune lieutenant, encore frais émoulu de l’école, la moustache retroussée, le monocle dans l’œil, passa dans les écuries.

— Vous allez m’étriller ce cheval-là mieux que ça, dit-il à Pépé.

— Je croyais l’avoir suffisamment étrillé, dit Pépé.

— Suffisamment ? Qu’appelez-vous « suffisamment » ? fit le lieutenant. Apprenez qu’au régiment, on ne réplique pas, on écoute et on obéit.

— Voilà ! dit Édouard, c’est comme au lycée.