Dans la cave suivante, Pépé remarqua un entassement de provisions et de marchandises de toute nature, empilées avec soin, en paquets ficelés d’avance et faciles à déménager. Une partie de cette cave était remplie de bouteilles de vin et de liqueurs.
— Hein, il y a de quoi boire ? fit Marie.
Elle revint dans la première cave, et Doxie dit à l’enfant :
— Gratte-moi ces carottes. Sais-tu faire ?
Pépé en avait assez vu racler à la mère Fougy.
— Je vais les gratter, dit-il.
— À la bonne heure ! dit Doxie. Jambe-de-Cerf avait raison, le petit nous aidera. Je lui ferai préparer ma cuisine.
Et elle posa une marmite sur le fourneau à pétrole dont elle se servait.
— Comment te nommes-tu ? demanda Doxie.
— Pépé, répondit l’enfant.
Les deux femmes éclatèrent de rire.
— En voilà un nom ! s’écrièrent-elles. Où as-tu pêché ce nom-là ? Où nos hommes t’ont-ils déniché ?
Pépé raconta ingénument son histoire.
Alors, dit Marie, tu es un enfant trouvé ? Tu es bien tombé avec nous.
— C’est peut-être l’enfant d’un de nos camarades, dit Doxie.
— Ma foi, dit Marie, pour l’avoir tatoué sur la main, il faut que ce soit quelque chose comme ça.
— Alors, demanda Doxie, il te battait, ton méchant Prussien ?
— Oh ! oui, dit Pépé, il était si méchant ! si méchant !