— Ici dit Doxie, nous ne te battrons pas, nous autres, si tu es sage et si tu ne cherches pas à te sauver.
— Me sauver ? interrogea Pépé.
— Oui : à sortir d’ici sans notre permission ou sans être avec nous. Prends garde ! Si tu cherchais à fuir ou si on te voyait dans les ruines, tu recevrais plus de coups que jamais le Prussien ne t’en a distribué.
Pépé, qui venait d’arriver dans ces caves, quoiqu’il ne se sentît pas entraîné par son bon petit cœur vers ces deux femmes, au contraire, répondit innocemment :
— Puisque vous m’avez sauvé du méchant Prussien, je ne veux pas vous quitter.
— Tu parles bien, dit Marie. Avec nous, du reste, tu mangeras tant que tu voudras et tu boiras du vin.
On lui donna de la soupe et on lui fit récurer la marmite.
Cependant, il entendait Marie dire à sa compagne :
— Pour qu’aucun de nos hommes ne soit rentré cette nuit, il faut qu’ils aient été retenus par une expédition.
— Pourvu qu’il ne leur arrive pas malheur !
Pépé s’attendait à sortir avec le jour ; mais la journée se passa autour de la lampe, avec la porte solidement verrouillée et les deux couvertures qui étaient fixées comme des portières derrière cette porte soigneusement tirées.
— Est-ce que vous restez toujours ainsi dans la cave ? demanda Pépé.
— Est-ce que tu ne t’y trouves pas bien ? Déjà ? dit Doxie. Prends garde de mériter des coups, Pépé !
L’enfant ne leva plus la langue ; mais habitué à l’air des