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HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ

en lui disant d’envoyer immédiatement des agents. Tenez cet enfant chaudement enveloppé dans la couverture.

Le secrétaire fit monter l’enfant dans un fiacre.

Le pauvre petit Pépé eut le cœur gros quand il vit la voiture passer sous des portes sombres, s’arrêter dans une cour étroite dont toutes les fenêtres étaient solidement grillées et où il y avait des factionnaires. Le secrétaire lui fit franchir des galeries et des corridors où on voyait des gardiens et beaucoup de gros verrous à d’énormes portes percées de judas.

Pépé devina dans quel lieu il se trouvait.

— Est-ce que je suis en prison ? demanda-t-il.

Celui que le commissaire avait lui-même traité d’imbécile justifia une fois de plus ce qualificatif en répondant à Pépé :

— Sans doute, tu es en prison ; le Dépôt, c’est la prison.

Ce mot produisit sur Pépé un effet de terreur plus grand que les coups du méchant Prussien et que le contact des gredins. Il éclata en sanglots.

— Pourquoi est-ce que c’est moi qu’on met en prison, répétait-il, puisque ce n’est pas moi le voleur ?

— Il faut bien te déposer quelque part, dit le secrétaire. Demain, quand on saura au juste qui tu es, on te rendra aux personnes qui peuvent te garder, probablement, et si elles ne le peuvent pas, on te remettra en prison.

— Il n’y a pas de danger, pensait Pépé, que je parle de Mme Giraud, ni des Fougy. Ils n’auraient qu’à savoir qu’on m’a mis en prison ! Ils croiraient peut-être que j’ai mérité d’y être. Non, jamais je ne parlerai d’eux ! jamais !

Et il répétait :