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HISTOIRE DU CÉLÈBRE PÉPÉ

— Tiens, dit l’autre femme, Margarita, en lui prenant la main, tu as un drôle de tatouage ! Est-ce que ce sont là tes papiers de famille ?

Pépé raconta qu’on l’avait trouvé, lui tout petit, dans la neige, qu’il avait un vague souvenir d’avoir un père et une mère, mais qu’il ne savait ni qui ils étaient ni où ils étaient.

— Tu es un enfant perdu, dit Coralia. Quel âge avais-tu quand on t’a exposé dans la neige ?

— On m’a dit que j’avais à peu près deux ans.

— Qui t’a dit ça ?

Mme Giraud.

— Et Mme Giraud, qui est-ce ?

— La femme d’un riche banquier.

— Et où est-elle, cette femme-là ?

— Je ne sais pas, dit Pépé qui ne voulait pas révéler l’adresse des Giraud, de peur qu’on n’allât les prévenir de l’état dans lequel il se trouvait.

— Tu es donc sans asile, sans abri ?

— Oui, dit Pépé, je ne sais où aller et j’ai bien faim.

— Le pauvre petit, ses vêtements sont humides, dit Marga­rita.

— Tiens, mon enfant, dit Coralia en lui tendant un bol qu’elle remplit de soupe, mange.

— Oh ! la bonne soupe ! s’écria Pépé.

Et quand il l’eut mangée, il répondit aux questions des femmes, toujours en cachant l’adresse des Giraud et celle des Fougy, ainsi que son séjour à Saint-Aubin. Il raconta seule­ment qu’il avait été pris par un méchant Prussien qui jouait