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Page:Montesquieu - Œuvres complètes, éd. Laboulaye, t3.djvu/429

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SECONDE PARTIE.


LIVRE NEUVIÈME.


DES LOIS DANS LE RAPPORT QU’ELLES ONT
AVEC LA FORCE DÉFENSIVE.
________


CHAPITRE PREMIER.


COMMENT LES RÉPUBLIQUES POURVOIENT
A LEUR SURETÉ.


Si une république est petite, elle est détruite par une force étrangère ; si elle est grande, elle se détruit par un vice intérieur [1].

Ce double inconvénient infecte également les démocraties et les aristocraties, soit qu’elles soient bonnes, soit qu’elles soient mauvaises. Le mal est dans la chose même ; il n’y a aucune forme qui puisse y remédier.

Ainsi il y a grande apparence que les hommes auroient été à la fin obligés de vivre toujours sous le gouvernement d’un seul, s’ils n’avoient imaginé une manière de

  1. Fato potentiœ, non sua vi nixœ, Tacite. (Note de A.) (M.) L’auteur a en vue d’un côté les petites républiques de la Grèce, et de l’autre la grande république romaine.