neux, léger, il forme des principes ou fortifie des conséquences.
Le savoir rebute un lecteur tant soit peu délicat,
parce qu’à la fastueuse ostentation se joint le mauvais
goût ; ici, l’érudition est étalée sans faste, distribuée avec
goût, embellie de toutes les grâces du style. Le savant est
un bœuf qui rumine ; M. de M… est un aigle qui plane
sur toutes les parties de l’histoire : les faits sont des faits
entre les mains d’un érudit ; dans les siennes, ils sont ou
des maximes ou des préceptes ; tel un bloc de marbre,
taillé par un sculpteur habile, devient un héros intéressant.
On y voit des mœurs de tout âge,
Des sentiments de tous les lieux,
Le civilisé, le sauvage,
Leurs législateurs et leurs dieux.
Ne falloit-il pas, pour donner des leçons au genre humain, le rappeler à sa propre histoire : et qui consulta jamais avec plus de discernement les Annales du monde ? Le magnifique spectacle que M. de M... présente à ses lecteurs entroit nécessairement dans son plan. Par les scènes variées, par cette foule de tableaux changeants qu’il offre à nos yeux, son livre est semblable à ces superbes galeries, où le goût, aidé de la richesse, rassemble en un petit espace la gloire de plusieurs siècles et les chefs-d’œuvre de plusieurs artistes. On diroit que l’auteur a vécu dans tout les âges, dans tous les pays ; qu’il est un ancien né parmi les modernes par la variété de ses raisonnements, étranger nulle part par leur profondeur, étranger par tout par leur impartialité.
Sur tous ces objets d’importance
L’auteur nous laisse apercevoir