qui faisait que, les seigneurs et le clergé se joignant, le roi était toujours battu. Henri VII permit aux seigneurs d’aliéner, et le peuple acquit : ce qui éleva les communes. Il me semble que le peuple a eu, sous Henri VII, les biens de la noblesse ; et, sous Henri VIII, la noblesse a eu les biens du clergé. Le clergé, sous le ministère de la reine Anne, a repris des forces, et il s’enrichit tous les ans de beaucoup. Le ministère anglais, qui voulait avoir le clergé, obtint de la piété de la reine Anne qu’elle lui laisserait de certains biens royaux, comme la première année du revenu de chaque évêché, et quelque autre chose, montant à quatorze mille livres sterling par an, pour suppléer aux pauvres bénéfices, avec cette clause que les ecclésiastiques y ont fait mettre : que tout bénéficier qui demanderait l’application de partie de cette somme, serait obligé d’en mettre autant de son bien pour augmenter le revenu du bénéfice ; et de plus, il a passé qu’on pourrait donner à l’église, même par [pas] testament ; ce qui a abrogé l’ancienne loi, et fait que le clergé ne laisse pas de s’enrichir, malgré le peu de religion de l’Angleterre. Le ministère wigh n’aurait pas fait cela ; mais il n’a pas osé le changer, car il a toujours besoin du clergé.
Je crois qu’il est de l’intérêt de la France de maintenir le roi en Angleterre, car une république serait bien plus fatale : elle agirait par toutes ses forces, au lieu qu’avec un roi elle agit avec des forces divisées. Cependant les choses ne peuvent pas rester longtemps comme cela.
Là où est le bien, est le pouvoir ; la noblesse et le