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Page:Montesquieu - Œuvres complètes, éd. Laboulaye, t7.djvu/347

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LETTRES FAMILIÈRES.


ront suivis de douze autres : les trois premiers contiennent des idées générales ; les douze autres contiendront une description des curiosités du jardin du roi. M. de Buffon a, parmi les savants de ce pays-ci, un très-grand nombre d’ennemis ; et la voix prépondérante des savants emportera, à ce que je crois, la balance pour bien du temps ; pour moi, qui y trouve de belles choses, j’attendrai avec tranquillité et modestie la décision des savants étrangers. Je n’ai pourtant vu personne à qui je n’aie entendu dire qu’il y avoit beaucoup d’utilité à le lire.

M. de Maupertuis, qui a cru toute sa vie, et qui peut-être a prouvé qu’il n’étoit point heureux, vient de publier un petit écrit sur le bonheur [1]. C’est l’ouvrage d’un homme d’esprit ; et on y trouve du raisonnement et des grâces. Quant à mon livre de l'Esprit des Lois, j’entends quelques frelons qui bourdonnent autour de moi ; mais si les abeilles y cueillent un peu de miel, cela me suffit ; ce que vous m’en dites me fait un plaisir infini : il est bien agréable d’être approuvé des personnes que l’on aime : agréez, je vous prie, monseigneur, mes sentiments les plus respectueux.


De Paris, le 11 novembre 1749.
  1. Essai de Philosophie morale. Berlin, 1749, in-8°.
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