Page:Montesquieu - Esprit des Lois - Tome 2.djvu/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Si, d’ailleurs, d’autres causes concourent à leur inspirer le détachement ; comme si la dureté du gouvernement, si les loix concernant la propriété des terres, donnent un esprit précaire ; tout est perdu.

La religion des Guebres rendit autrefois le royaume de Perse florissant ; elle corrigea les mauvais effets du despotisme : la religion mahométane détruit aujourd’hui ce même empire.


CHAPITRE XII.

Des pénitences.


IL est bon que les pénitences soient jointes avec l’idée de travail, non avec l’idée d’oisiveté ; avec l’idée du bien, non avec l’idée de l’extraordinaire ; avec l’idée de frugalité, non avec l’idée d’avarice.


CHAPITRE XIII.

Des crimes inexpiables.


IL paroît, par un passage des livres des pontifes, rapporté par Cicéron[1], qu’il y avoit, chez les Romains, des crimes inexpiables[2]; & c’est là-dessus que Zozyme fonde le récit si propre à envénimer les motifs de la conversion de Constantin ; & Julien, cette raillerie amere qu’il fait de cette même conversion dans ses Césars.

La religion païenne, qui ne défendoit que quelques crimes grossiers, qui arrêtoit la main & abandonnoit le


  1. Livre II des loix.
  2. Sacrum commissum, quod neque expiari poterit, impiè commissum est ; quod expiari poterit, publici sacerdotes expianto.