Page:Montesquieu - Esprit des Lois - Tome 2.djvu/398

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toute sorte de confiance pour sa noblesse, il éleva des gens de néant. Il la priva de ses emplois, la renvoya du palais, appela des étrangers. Il s’était séparé de ces deux corps, il en fut abandonné.


Chapitre XXII.

Continuation du même sujet.


Mais ce qui affaiblit surtout la monarchie, c’est que ce prince en dissipa les domaines. C’est ici que Nitard, un des plus judicieux historiens que nous ayons ; Nitard, petit-fils de Charlemagne, qui était attaché au parti de Louis le Débonnaire, et qui écrivait l’histoire par ordre de Charles le Chauve, doit être écouté.

Il dit « qu’un certain Adelhard avait eu pendant un temps un tel empire sur l’esprit de l’empereur, que ce prince suivait sa volonté en toutes choses ; qu’à l’instigation de ce favori, il avait donné les biens fiscaux à tous ceux qui en avaient voulu  ; et par là avait anéanti la république  ». Ainsi, il fit dans tout l’empire ce que j’ai dit qu’il avait fait en Aquitaine : chose que Charlemagne répara, et que personne ne répara plus.