Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/113

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132 (842. I, p. 53g).—J’espère que je pourrai, par mes efforts, vous rendre l’homme vertueux, si je ne puis vous rendre l’homme d’esprit. Le Ciel a distribué aux hommes des talents différents, et, par là, a prescrit à chacun des bornes, qu’il ne peut passer ; mais il nous a donné un droit égal à la vertu. Nous pouvons tous l’acquérir ; parce qu’elle nous est nécessaire, et que les talents ne nous sont qu’utiles.

Qu’il est beau de voir cet homme illustre, qui, pouvant par ses qualités brillantes, se faire une grande réputation dans un jour, ne négligea aucune de ces vertus qui ne la donnent que lentement et par le concours des actions de toute une vie 1!

VIII. — RÉFLEXIONS SUR LES HABITANTS DE ROME.

133 (1158. II, f° 80 v0). — Ceci n’a pu entrer dans mon Mémoire sur les Habitants de Rome:

« Le vin, par la joye qu’il inspire, favorise l’intempérance et, nous ramenant insensiblement vers lui-même, fait renaître nos débauches ou, du moins, notre goût.

» Mahomet, qui avoit été marchand, rendit un grand service à sa patrie en défendant le vin : il fit boire à toute l’Asie le vin de son pays ; raison très bonne pour faire sa loi, s’il y avoit pensé. »

1. Voyez page 314.