Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/130

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parurent dans un moment et vinrent, comme Annibal, attaquer Rome dans l’Italie. Ils étonnoient par leur nombre, leur férocité, leurs cris. Enfin, ils venoient pour détruire ou pour être détruits. Marius

5 et Sylla eurent le bonheur de les exterminer et reculèrent de plusieurs siècles la grande révolution que les nations du Nord devoient faire.

Bientôt une guerre s’alluma, non moins dangereuse encore, parce qu’elle tendoit à mettre en

10 pièces le corps intérieur de la République, d’où dépendoient toutes les conquêtes du dehors. On sait que les petites républiques qui étoient autour d’eux (sic) leur donnèrent une part dans leur propre gouvernement, suivant les conventions ou la faveur

15 qu’ils avoient données aux colonies qu’ils y avoient envoyées.

Ainsi, malgré la corruption générale, il resta assez de force à la République pour résister à trois échecs, qui lui vinrent coup sur coup: la guerre des Cimbres

ao et des Teutons, la guerre des esclaves et celle des gladiateurs ; et elle se tira de ces trois affaires d’autant plus heureusement qu’elle détruisit les Teutons presque sans résistance et se défit des deux autres sans altérer son gouvernement ; au lieu que, dans la

25 Guerre sociale et dans la paix qui suivit, elle l’altéra entièrement.

172* (2195. III, f° 460 bis v°). — Dénombrement des flottes de Licinius et de Constantin: celles de Licinius, plus fortes, possédant l’Égypte, qui 30 avoit 80 trirèmes ; la Phénicie, 80 ; l’Ionie, la Dori[d]e,