Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/176

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françoise, tome Ier, chapitre vi (page 5g, i" édition), dit qu’il ne sache pas qu’avant Constantin, non seulement aucun empereur, mais qu’il doute même qu’aucun roi étranger eussent (sic) séparé, dans

5 leurs officiers, les fonctions civiles d’avec les fonctions militaires.

Il n’a point donc lu ce que Socrate, dans Xénophon, dit de la monarchie des Perses, où deux officiers différents gouvernoient ordinairement les pro

io vinces, et les inconvénients que l’on a remarqués lorsque cela n’étoit pas.

Il n’a donc pas lu ce que dit Diodore de la monarchie des Égyptiens, où les prêtres ont le civil, tandis que la milice forme un corps séparé.

i5 II dit ensuite, après Cassiodore (Variarum, titre vin, n° 3), que cette distinction fut dans la monarchie de Théodoric, en Italie, roi des Ostrogoths. Il ajoute qu’on voit, par quelques endroits de Procope, que cet usage y fut maintenu. Mais il

o dit qu’il fut abrogé dans les Gaules par Clovis et ses successeurs.

Il dit qu’on verra par plusieurs faits, dans la suite de son histoire, que, sous ces princes, les ducs et d’autres officiers militaires se mêloient des affaires

25 purement civiles et principalement des affaires de finance ; qu’il étoit naturel qu’à cet égard nos roix mérovingiens suivissent l’usage de leur nation, qui ne connoissoit point la méthode de séparer l’autorité souveraine entre deux représentants dans une

30 même contrée.

Il ne sait donc pas ce que Tacite dit si bien (De