Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/179

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290* (1819. III, f° 88 v°). — Lèse-Majesté. — Jurisconsulte « Paulus pœna legis Corneliœ plectendum esse ait quisquis monetam quœ effigiem Principis impressam haberet, nec adulterina esset, accipere detractaret. > C’est que, comme observe Ammien- 5 Marcellin, sitôt qu’un prince étoit élu, l’usage étoit de faire battre de la monnoye en son nom.

La loi de Constantin qui condamnoit au feu ceux qui refusoient sa monnoye regarda peut-être que ce crime auroit quelque rapport avec celui de lèse- 10 majesté.

291*(1842.III, f° 104). — Un officier françois, prisonnier de guerre, ayant dit que le temps viendroit qu’il se laveroit les mains dans le sang vénitien, ils (sic) le firent pendre, et on lui donna des coups de cou- i5 teau sous les pieds, afin que la place fût baignée de son sang: circonstance plus cruelle que le supplice

Cette parole téméraire ou indiscrète, qui pourroit être le sujet d’un crime de lèse-majesté prononcée contre un monarque, ne sauroit être prononcée 20 contre le Peuple, parce qu’un seul homme ne peut pas exterminer un peuple. D’ailleurs, cette parole ne vouloit dire autre chose sinon qu’ayant fait la guerre contre les Vénitiens il la feroit encore ; ce qui étoit une chose légitime aux François. 25

292* (1781. III, f° 71 v°). — La magie ayant été décréditée, elle est dégénérée en sorcellerie, qui

1. Histoire du Gouvernement de Venise, par le sr de La Houssaye, page 358, et de l’extrait, page 70.