Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/202

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339* (1883. III, f° 121 v°). — Livre XX. Sur le Commerce. — De la Prohibition de certaines Marchandises. — Lorsqu’une raison particulière engage un état à défendre l’entrée de quelque marchandise, 5 il est ordinairement plus à propos d’y mettre un impôt considérable que de la prohiber: cela ôte une certaine idée d’inimitié et avertit moins pour les représailles. L’État remplit à peu près son objet. Il augmente ou diminue l’impôt selon les circonsi o tances et peut aisément revenir au point dont il est parti. Enfin, l’État trouve un avantage dans l’impôt.

Il n’en est pas de même lorsqu’on juge à propos d’interdire la sortie d’une marchandise. Une chose pareille choque si fort les vues ordinaires et l’objet i b naturel du commerce, elle est, en général, si contraire à la prospérité de l’État, qu’elle ne peut avoir lieu que dans le cas où la raison qui y détermine est d’une souveraine importance ; et, pour lors, la prohibition entière vaudra mieux qu’un = 0 impôt sur la marchandise. Il n’est point question de tempéraments ; c’est une affaire de rigueur.

Telles sont les loix d’Angleterre qui défendent la sortie des laines, des chevaux entiers, des béliers non coupés, etc.1.

a= 340* (1884. III, f° 122 v°). — Commerce. — Il est naturel à la France de souffrir plutôt le commerce en Hollande qu’ailleurs. Elle a un lien général avec la France, qui est celui du commerce, et les liens qu’elle

1. Voir si la défense de ces deux articles est vraye ou exacte. Quelqu’un m’a dit que non, pour les béliers et les chevaux.