Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/217

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plus particuliers et rend l’amour de la famille moindre.

Tacite continue: « Quelques uns même regardent ce nœud [comme] plus saint. Hœredes tamen successoresque sui cuique liberi, et ntillum testamentum. »

Là où il y a moins de luxe et plus de pauvreté, les familles s’aiment davantage, et les parents éloignés sont plus unis que dans les monarchies, où chacun veut vivre pour soi et ne chercher que les commodités de la vie.

363* (1792. III, f° 74 v°). — A la Chine, où le principe fondamental est l’amour des pères, les loix engagent à peupler. Aussi le père Du Halde dit-il (tome II, page 119, Histoire de la Chine): « Un père est sans honneur s’il ne marie pas ses enfants ; un fils manque au devoir de fils s’il n’a pas de postérité. » Mais la police permet aux pères de vendre et d’exposer leurs enfants, et c’est une chose que la nécessité a exigée pour réparer l’effet trop étendu de cette morale et de ces loix.

364*(ig42.III, f° 157). — Seroit-ce une pensée trop hardie de dire que cette bénédiction particulière par laquelle Dieu multiplia la race des Patriarches tenoit aux idées que leur donnoit la vie pastorale. La Terre étoit ouverte à tous, et, quand le nombre des enfants croissoit, on leur donnoit une certaine partie de bétail, ce qui augmentoit la famille, sans la surcharger ; et, chaque famille formant un petit empire, l’augmentation de la famille faisoit la