Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/218

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sûreté de la famille. Ne pourroit-on pas dire que Dieu, voulant bénir le peuple israélite, plaça ses récompenses sur une chose que les Israélites croyoient être et sentoient être leur bonheur? Sans 5 doute que Dieu nous a manifesté de plus grands desseins et une plus grande économie. Mais ne pourroit-on pas admirer sa sagesse là-même où l’on semble considérer les choses d’une manière humaine? Le grand nombre d’enfants étoit chez les

» o Israélites le signe d’une bénédiction particulière de Dieu. Il n’est aujourd’hui que le signe d’une bénédiction générale. Dieu attribuoit une bénédiction particulière à une chose qui étoit liée chez les Israélites à l’idée de leur sûreté. Aujourd’hui, il n’at

, 5 tribue pas une bénédiction particulière à une chose qui est si souvent liée aux idées de notre orgueil.

J’ajouterai que cette bénédiction particulière convenoit encore à un peuple choisi pour être séparé de tous les autres ; qui, quand il seroit établi, devoit

20 se maintenir par sa grandeur, et, quand il seroit dispersé, avoit à rendre à jamais un grand témoignage.

365* (1817. m, f°88). — Propagation de l’Espèce. — Élien cite une loi des Thébains, qua capitis

-5 poena sancitur civi infantem exponenti aut in solitudinem abjicienti, et, si un homme étoit si pauvre qu’il ne pût nourrir son enfant, il devoit, dès qu’il étoit né, le porter aux magistrats, qui le donnoient à nourrir à un homme qui en devenoit le maître.

30 Cette loi a été établie en Écosse.