Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/233

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mais la manière de les enseigner. Aussi n’ai-je point traité des loix, mais de l’esprit des loix.

Si j’ai bien donné la théorie des loix romaines sur les successions, on pourra, par la même méthode, voir la naissance des loix de la plupart des peuples. 5

Il est naturel de croire que les jurisconsultes, donnant leurs décisions sur la propriété des biens sont partis de l’état où étoient les choses dans la constitution d’alors, et qu’ainsi les Romains donnant des loix sur les successions, ils les ont données 10 en conséquence de la loi politique, qui avoit fait un partage égal des terres.

399* (1795. III, f° 76). — Utilité de la Connoissance des Choses passées. — Il faut connoître les choses anciennes non pas pour changer les nouvelles, mais i5 afin de bien user des nouvelles.

C’est un principe certain que les opinions générales de chaque siècle sont toujours outrées. C’est qu’elles ne sont devenues générales que parce qu’elles ont beaucoup frappé les esprits. Or, pour 20 les remettre dans l’ordre de la Raison, il faut examiner la figure que faisoient, dans les autres siècles, les opinions dominantes de celui-ci ; ce qui peut les rendre très utiles, d’un côté, en employant le feu qu’elles inspirent, et l’action qu’elles donnent, pour 25 le bien, et, de l’autre, en les empêchant de répandre des préjugés pour le mal.

Les livres précédents ont conduit à celui-ci, où je donnerai un petit essai de l’histoire des loix de la France, comme je viens de donner l’histoire de ?o