Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/246

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412* (1869. III, f° 113). — Savoir dans quel cas un abus peut devenir la loi, et la correction, devenir un abus.

413* (1767. III, f° 68 v°). — Un gouvernement est 5 comme une somme de chiffres. Otez en un, ou ajoutez en un, vous changerez la valeur de tous. Mais, comme on sait au juste la valeur de chaque chiffre, on n’est pas trompé. Au lieu qu’en politique on ne peut jamais savoir 10 quel sera le résultat des changements qu’on fait1.

414* (1769. III, f°68). — Un petit changement dans les lois civiles produit souvent un changement dans la constitution. Il paroît petit et a des suites immenses. Par exemple, le transport du pouvoir

1 S d’une partie de l’État à une autre, par le changement du cens.

Un chariot qui a quatre roues peut aller avec trois, même avec deux ; mais il faut les disposer autrement. De même, le changement dans les loix civiles des

  • ° Chinois, en permettant l’entrée des étrangers.

415* (1780. III, f° 71 v°). — Quand on ôte quelque liberté naturelle, il faut que l’avantage visible que l’on en retire console de la perte de cette faculté.

Quand une chose bonne a un inconvénient, il est 25 ordinairement plus prudent d’ôter l’inconvénient que la chose.

1. Page 19, IIe volume Politica.