Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/268

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461* (127.1, p. 118). — Nous pouvons aimer à voir la réprésentation des mœurs d’un peuple barbare, pourvu qu’on y trouve les passions qui plaisent, et qui remuent. Nous aimons à voir les mêmes pas^ 5 sions sur un fonds nouveau. Nous aimons bien mieux entendre le vizir Acomat parler de sa manière d’aimer, que Bajazet naturalisé françois.

462(128.1, p. 118). — On ne peut assez s’étonner de la lenteur1 avec laquelle les François sont venus 10 jusqu’à Venceslas et le Cid, et de la rapidité avec laquelle les Grecs ont passé du mauvais à l’excellent. Je crois que nous étions gâtés par les idées de l’Écriture sainte, qu’on vouloit toujours transporter dans les poésies (?).

i5 463(12C). I, p. 119). — Sophocle, Euripide, Eschyle, ont d’abord porté le génie d’invention au point que nous n’avons rien changé depuis aux règles qu’ils nous ont laissées ; ce qu’ils n’ont pu faire que par une connoissance parfaite de la nature et des pas

20 sions.

464 (130. I, p. 119). — Ceux qui ont une légère connoissance de l’Antiquité voyent les défauts d’Homère naître avec les temps qui l’ont suivi.

465* (13i. I, p. 119). — Ayant lu plusieurs criti25 ques2 faites de nos jours contre les Anciens, j’ai

1. Voyez page 115.

2. Voyez page 143.