Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/269

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admiré plusieurs de ces critiques ; mais j’ai admiré toujours les Anciens. J’ai étudié mon goût et examiné si ce n’étoit point un de ces goûts malades sur lesquels on ne doit faire aucun fond. Mais, plus j’ai examiné, plus j’ai trouvé que j’avois raison de pen- 5 ser comme j’avois senti.

466* (132. I, p. 120). — Il faudroit voir, dans la Théogonie d’Hésiode, ce qu’Homère, a ajouté au système des fables.

467* (133. I, p. 120). — Les adultères des Dieux 10 n’étoient point un signe de leur imperfection ; c’étoit un signe de leur puissance1, et on les honoroit en parlant de leurs adultères.

468* (134. I, p. 120). — Les épithètes des poëtes ne viendroient-elles pas de la superstition des 15 Payens, qui croyoient que les Dieux vouloient être appelés d’un certain nom et aimoient à être considérés sous certains attributs? Il falloit donc que les poëtes s’y accommodassent. Les Héros furent traités comme les Dieux. î0

469*(135.1, p. 121). — Il n’y a point de gens qui ayent plus besoin de ne point tomber dans le déshonneur que ceux qui se sont fait une réputation dans le monde par leur savoir, par leur esprit ou par quelque talent. Car, si, malgré ce qu’ils avoient 25

1. On pourrait donner la raison de cela, tirée de la nature de la chose.