Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/283

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481 (333. I, p. 336). — * Divin Apollon, d’où vient que toutes les Nymphes vous fuyent ? Vous êtes jeune, vous avez des cheveux blonds ; et votre visage est très beau. Voulez-vous que je vous dise ? Vous vous êtes fort décrié auprès d’elles. Elles 5 croyent que vous ne pensez pas un mot de ce que vous dites. Je ne suis qu’un pauvre berger ; mais Céphise ne me fuit point. Quand je suis auprès d’elle, je me tais, je soupire, je la regarde, je m’égare,

je m’enflamme, je l’embrasse, je me pâme, j’expire. » m

482 (334. I, p. 337). — *« Je ne puis comprendre, Mercure, que vous, qui avez donné des loix et des mœurs aux hommes sauvages, soyez un si grand voleur. » — M[ercure] : « Vous croyez donc, vous, que c’est pour votre bien que je vous ai mis en 15 société, ce., [ou] ai (?) fait travailler aux mines... »*

483 (335. I, p. 337). — « Oui, Clovis, vous pouvez m’aimer. — Hélas ! Je ne sais point encore ce qui m’est permis. Le plaisir que je sens à aimer me fait soupçonner qu’il ne faut pas que j’aime. D’où vient 20 que je ne puis pas vous le dire sans rougir ? »

484 (336. I, p. 337). — « Ulysse, vous avez refusé l’immortalité pour revoir votre femme, et si avoitelle quarante bonnes années. Je ne vous aurois pas soupçonné de cela : car vous avez recherché toute 23 votre vie l’ombre même de l’immortalité, qui est la gloire. — Eumée ! Est-ce que nous raisonnons ? Nous ne faisons que sentir... »