Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/318

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547(512.1, p. 418).— La plaisanterie qui ne se fait pas sentir retombe contre celui qui la faiti.

548*(513.1, p. 419). — Il y a un dégoût régnant pour les ouvrages nouveaux ; ce qui vient de ce que, 5 pour la plupart des gens, il n’y a déjà que trop de bons ouvrages : leur provision est faite. On lit si peu qu’à cet égard la recette est bien au-dessus de la dépense.

XIII. SUR LE BONHEUR.

10 549 (3o. I, p. 24). — Le bonheur ou le malheur consistent dans une certaine disposition d’organes, favorable ou défavorable5.

Dans une disposition favorable, les accidents, comme les richesses, les honneurs, la santé, les

i5 maladies, augmentent ou diminuent le bonheur. Au contraire, dans une disposition défavorable, les accidents augmentent ou diminuent le malheur.

Quand nous parlons du bonheur ou du malheur, nous nous trompons toujours ; parce que nous

a0 jugeons des conditions, et non pas des personnes. Une condition n’est jamais malheureuse lorsqu’elle plaît, et, quand nous disons qu’un homme, qui est dans une certaine situation, est malheureux, cela ne veut dire autre chose si ce n’est que nous serions

1. Voyez page 329.

a. Voyez page 37 et page 6o, page 65, page 46o, page 5î3. — Second volume, page 27. — Ibidem (2" volume), page 82.