Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/362

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été reçu avoit engagé les libraires à faire composer les Testaments de MTM de Louvois et de Colbert, qui sont visiblement des pièces supposées. C’est en conséquence de ceci, que, travaillant

5 à YEsprit des Loix, je citai dans deux ou trois endroits ce Testament comme un ouvrage de celui dont il portoit le nom ; mais, ayant, par hasard, ouï dire à M. de Voltaire que cet ouvrage n’étoit pas du cardinal de Richelieu, je supprimai les endroits

o où j’en avois parlé. Mais M. l’abbé Dubos, qui avoit beaucoup de connoissances sur ces sortes de faits, que je consultai, me dit que l’ouvrage étoit du cardinal de Richelieu, c’est-à-dire qu’il avoit été composé par ordre, sous les yeux et sur les idées

5 de M. le cardinal de Richelieu, par M. de Bourzeis et un autre qu’il me nomma. Il ne m’en fallut pas davantage, et je remis les endroits que j’avois tirés.

Aujourd’hui, en (?) novembre 1749, il paroît une 0 brochure de M. de Voltaire, dans laquelle il explique les raisons qui lui font penser que l’ouvrage que nous appelons le Testament du cardinal de Richelieu n’est pas de lui. Ces raisons m’ont paru foibles, et je n’ai pu m’y 5 rendre. La plus forte (sic) de toutes sont ces deux : que ce livre a été publié trente ans après la mort du cardinal de Richelieu ; la seconde, que le cardinal dit que l’on étoit en paix, et que, cependant, on étoit en guerre, o i° Ce livre n’étoit point de nature à être publié dès qu’il a été fait : ce n’étoit pas là son objet. Ce