Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/364

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parlé contre lui-même. » Je réponds que le Cardinal a tant parlé pour lui dans ce Testament, qu’on ne peut guère le soupçonner de s’être oublié dans ce cas-ci. Le Cardinal n’étoit point un ministre 5 particulier ; il étoit roi. Il s’en faut bien qu’il se confondît à (sic) qui il donnoit part au ministère.

Toutes les autres objections de M. de Voltaire portent contre le livre et ne décident point qui en est l’auteur, et c’est mal raisonner que de dire que

10 le livre n’est pas du Cardinal parce qu’il y a des endroits qu’on y peut reprendre ; de dire que le Cardinal a dit la Fargy, en parlant d’une femme qui a été ambassadrice : elle est ambassadrice pour nous, et, pour le Cardinal, elle n’étoit (je crois) que

i5 femme de chambre, et il faudroit savoir si, dans le temps qu’écrivoit le Cardinal, il lui manquoit de respect en disant la Fargy. Cette expression peut être très basse et peut être très haute ; elle peut être l’effet de l’orgueil, comme elle peut l’être,

2o aujourd’hui, d’une mauvaise éducation. De plus, et ce qui induit à le croire, c’est que les expressions et les idées de tout le livre ne sont point basses.

A l’égard du mot de la Reine, au lieu de la Reine25 Mère, cette reine avoit été régente, et il n’étoit point question de la Reine proprement dite, et c’est une négligence qui convenoit plus au Cardinal qu’à un autre, et où celui qui a écrit ne devoit pas plus tomber que le Cardinal, si l’on regarde cela comme 3o une faute.

A l’égard du style, il ne peut faire qu’honneur au