Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/455

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sénat ; et tout homme est libre qui a un juste sujet de croire que la fureur d’un seul ou de plusieurs ne lui ôteront pas la vie ou la propriété de ses biens.

Comme, dans une monarchie corrompue, les pas- 5 sions du Prince peuvent devenir funestes aux particuliers, dans une république corrompue, la faction qui domine peut être aussi furieuse qu’un prince en colère, et on peut voir là-dessus le beau passage de Thucydide sur l’état de diverses républiques de >o Grèce.

  • I1 est vrai que les maux de la république corrompue sont passagers, à moins qu’elle ne se change, comme elle fait souvent, en monarchie corrompue ; au lieu que les maux de la monarchie corrompue ne i5 finissent jamais*.

632 et 633. — Quelques Morceaux Qui N’ont Pu

ENTRER DANS LA « LIBERTÉ POLITIQUE >.

632* (934. II, f° 17). — Je ne pense nullement qu’un gouvernement doive dégoûter des autres. Le meilleur so de tous est ordinairement celui dans lequel on vit, et un homme sensé doit l’aimer : car, comme il est impossible d’en changer, sans changer de manières et de mœurs, je ne conçois pas, vu l’extrême brièveté de la vie, de quelle utilité il seroit pour les hommes î5 de quitter à tous les égards le pli qu’ils ont pris.

633* (935. II, f° 17). — Ce qui fait que la plupart des gouvernements de la Terre sont despotiques,