Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/525

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autant d’argent qu’on en donne à présent à un pourvoyeur.

734(1238. II, f° 1oo v°).— La saignée à la jugulaire est révulsive, non pas du côté de la veine que l’on saigne, mais elle l’est du côté opposé. Pour -s une idée plus claire, supposons que la saignée se fasse à la carotide, à la droite, par exemple. Elle ne sera, par rapport à cette veine, que vacuative, quant à l’effet : car, si elle est dérivative du côté de la tête, elle est aussi dérivative du côté du cœur. 10 Ces deux dérivations contraires feront un effet nul. Mais cette saignée devient révulsive par rapport à la carotide gauche : car, comme la même quantité de sang passe toujours par les deux carotides prises ensemble, s’il en passe plus par la droite, à cause i5 de la saignée, il en passera d’autant moins par la gauche. La saignée donc de la carotide droite est révulsive de la carotide gauche.

On appelle [la] saignée dérivative, en ce qu’elle appelle le sang du côté que l’on saigne, et révulsive, 20 en ce qu’elle diminue le cours du sang qui alloit vers le côté opposé. Ainsi la saignée du bras droit est dérivative du côté droit et révulsive du côté gauche.

On répond à l’explication que j’ai donnée que la î5 veine jugulaire du côté droit communique à la jugulaire du côté gauche. Mais qu’est-ce que cela fait? Mon principe subsiste toujours; aussi bien que dans l’objection qu’on fait, que le tronc commun des deux carotides est si gros qu’il en monte très peu; moins 3o