Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t1, 1899.djvu/57

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été content de l’état où je suis; que j’ai toujours approuvé ma fortune, et que je n’ai jamais rougi d’elle, ni envié celle des autres.

Je suis un bon citoyen parce que j’aime le gouvernement où je suis né, sans le craindre, et que je 5 n’en attends d’autres faveurs que ce bien infini que ]e partage avec tous mes compatriotes; et je rends grâces au Ciel de ce qu’ayant mis en moi de la médiocrité en tout il a bien voulu en mettre un peu moins dans mon âme. 10

28 (1456. II, f° 214).—J’écrivois sur un oubli: «je suis distrait; je n’ai de mémoire que dans le cœur. »

29 (1343. II, f° ig3). — Je disois à un homme qui parloit mal de mon ami: « Attaquez-moi, et laissez 15 mes amis. »

30 (2o85. III, f° 345 v°). — Quelqu’un me reprochoit d’avoir changé à son égard. Je lui dis: « Si c’est un changement pour vous, c’est une révolution pour moi. » 20

31 (2o97. III, f° 348 v°). — Si un prince est jamais assez sot pour me faire son favori, je le ruinerai.

32 (214o. III, f° 351 v°). — J’aimerois mieux aller dans mon carrosse avec une c... qu’avec le c... de

Ch ;parce que j’aime mieux qu’on croye que j’ai 25

un vice que le goût mauvais.