Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/103

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de tout ; le découragement général, qui vient du sentiment de sa propre bassesse.

1003*(978. II, f° 27 v°). — Si on ne vouloit être qu’heureux, cela seroit bientôt fait. Mais on veut être plus heureux que les autres, et cela est presque 3 toujours difficile, parce que nous croyons les autres plus heureux qu’ils ne sont1.

1004(2O4b. III, f° 335 bis v°). — Bonheur. — Pour être heureux, il ne faut pas désirer de l’être plus que les autres. Si l’on avoit le cheval aîlé de 1o l’Arioste, l’anneau qui rend invisible, est-ce que l’on seroit plus heureux ? Joignez y le bouclier qui rend tous les hommes des statues.

1005 (819.I, p. 523). — Si les hommes avoient resté dans le petit jardin, nous aurions eu une autre idée 1ï du bonheur et du malheur que celle que nous avons.

1006(n53. II, f° 80). — Est miser nemo nisi cornparatus.— Si nous étions restés dans le Paradis terrestre, nous aurions une autre idée du bonheur et du malheur que nous n’avons. 2o

1007 (1201. II, f° 92). — Quand on est bien, on se lasse aisément de ce bien. C’est qu’on n’est jamais si bien qu’on n’ait quelque endroit qui cloche, et qui cause un dégoût. Or, quand nous sommes bien,